dimanche 24 octobre 2010

Saint – Raymond SOUBIE, priez pour nous... et pour nos retraites.


Le dimanche
à l'heure de la messe, il y a le Grand rendez vous de Jean-Pierre Elkabbach sur l'antenne d'Europe 1.

Et ce matin, Elkabbach recevait Raymond Soubie, ministre de Rien-du-tout, éminence grise chargée des questions sociales dans les couloirs et les antichambres de la République sarkoziste.

Un autre conseiller "spécial" de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant est un habitué des micros d'Elkabbach mais pour Raymond Soubie, c'était une première. Et pour une première, c'était plutôt une dernière car à 70 ans, Raymond Soubie s'apprête à tirer sa révérence.

Dans le studio d'Europe 1, le ban et l'arrière-ban gouvernemental étaient venus saluer son départ : Éric Woerth lui-même, Georges Tron, Nadine Morano, Laurent Wauquiez, Benoist Apparu, Nora Berra, Rama Yade, etc. Ils étaient tous là, ou presque.

Curieux spectacle pour un démocrate attaché à la démocratie parlementaire, au dialogue social et à la responsabilité gouvernementale mais occasion rêvée pour entendre le principal conseiller de Nicolas Sarkozy sur la réforme des retraites.

Et on n'a pas été déçu, comme avec cet échange à la minute 30:00 (cliquez ici pour écouter) concernant la principale injustice de cette réforme : le report de l'âge légal à 62 ans, déséquilibre au détriment* de ceux qui sont entrés les plus jeunes dans la vie active, ayant pour effet d'épargner* tous les autres.

— Verbatim —

Marc LOMAZZY, Le Parisien — Une question sur les perdants de cette réforme, tout de même... Est-ce que ceux qui ont commencé à travailler très jeunes, avant 18 ans et les séniors qui sont souvent exclus de l'entreprise très vite, est-ce que ce ne sont pas les grands perdants de cette réforme ?

SAINT-RAYMOND Soubie — Non, non, euh... Sur la première catégorie euh... ma réponse est catégorique : non. Puisque tous les jeunes entrés avant 18 ans euh... sur le marché du travail euh... seront exclus de cette réforme c'est à dire continueront à partir à 60 ans ou avant 60 ans donc les problèmes euh... ne se posent pas pour eux. Chaque année, il y en a 90.000 dans ce cas sur une cohorte (sic) de gens qui partent à la retraite de 700.000.

Fabien NAMIAS, Europe 1 — Mais ceux... Pour être précis car tout le monde à bien ça en tête : ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans travailleront jusqu'à 62 ans, c'est à dire cotiseront 44 ans.

SAINT-RAYMOND Soubie — Oui, tout ceux qui auront euh...

Fabien NAMIAS, Europe 1Plus que la durée légale...

SAINT-RAYMOND Soubie... plus que la durée euh... plus que la durée légale, vous avez raison, mais euh... c'est une situation qui se retrouve dans la quasi totalité des pays d'Europe** et même à des niveaux euh... beaucoup plus élevés** et euh... l'autre choix, si l'on n'avait pas fait ça, aurait consisté à mettre la durée de cotisation en 2020 non pas à 41 années et demi mais justement à 44 ans. On aurait eu le même résultat.

Jean-Pierre ELKABBACH, Europe 1 — Mmmm... (...)

— Fin de l'échange —

Après les rafistolages, les erreurs de calculs et malgré les évidences arithmétiques, on le sait enfin... Nicolas Sarkozy a préféré décaler l'âge légal de 2 ans plutôt qu'augmenter la durée de cotisation de 2 ans ½, ce qui aurait produit le même effet sur l'équilibre financier des retraites, dixit Raymond Soubie.

Pourquoi et comment en est-on arrivé à cette querelle idéologique absurde qui oppose le recul de l'âge légal (défendu par la Droite) et l'augmentation de la durée de cotisation (défendue par la Gauche) ?

  • le recul de l'âge légal pénalise tous ceux qui ont commencé à travailler tôt (avant 20 ans : 20 + 42 = 62) et épargne tous les autres, voir démo ici ;

  • l'augmentation de la durée de cotisation pénalise ceux qui ont fait des études et qui ne sont entrés qu'après 20 ans dans la vie active.
Dès lors, un juste équilibre de la réforme n'imposait-il pas de jouer sur les deux paramètres en même temps, afin de répartir équitablement les efforts de financement ? En outre, une telle option aurait permis de réduire le décalage de moitié, soit un an seulement.

En reportant l'âge légal à 61 ans et en
augmentant la durée de cotisation à 43 ans,
la réforme aurait été mieux financée,
plus équitable et plus pérenne
à moyen et à long terme.


C'était une de mes 5 propositions soumises au Conseil national du MoDem le 26 juin. Ce Conseil s'étant réuni (comme tous les autres) à huis clos, j'ignore si ma proposition y a été débattue et les motifs de son rejet. Si un Conseiller national du MoDem peut me renseigner à ce sujet, les commentaires sont ouverts ou par mail envoyé à :

pierre [point] schweitzer [at] laposte [point] net

Merci d'avance.

* : avis personnel et je n'ignore pas que cette injustice majeure, martelée par TOUS les syndicats depuis le 1er jour et démontrée plusieurs fois sur ce blog, n'est pas diagnostiquée par le Mouvement démocrate, hélas.

** NDLR : si l'âge de départ est supérieur à 60 ans dans la plupart des pays d'Europe (sauf la Belgique), la durée de cotisation est très inférieure à ce qu'elle est en France.

3 commentaires:

  1. Désolée j'étais élue au CN mais demissonnaire avant juin........ bon courage !!

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  2. Excellente déduction mon cher Watson! :-)

    Et la pénibilité, la reconnaissance du travail domestique tu inclurais ça comment?

    Concernant le Modem ( Bayrou le premier) , ça fait longtemps qu'ils ne veulent rien entendre, tu devrais le savoir :-)

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  3. Reconnaissance du travail domestique ? À quel sujet ? Les retraites ?

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