mardi 20 juillet 2010

Wolfgang SCHÄUBLE, « l'Homme de Fer de Merkel » sera demain à Paris

Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble participera demain au Conseil des Ministres à Paris, conseil consacré à la gouvernance économique de l'Union européenne.

Son homologue française Christine Lagarde, avait été le premier membre d'un gouvernement étranger à participer à un Conseil des ministres allemand, le 31 mars dernier à Berlin.

Ministre de l'intérieur d'Helmut Kohl lors de la réunification allemande, M. Schäuble fut victime d'un attentat à Offenburg, à quelques km de la frontière alsacienne, le 12 octobre 1990.

Acte d'un déséquilibré... mais Wolfgang Schäuble « l'architecte de l'unification » fut paralysé à vie.

Après avoir repris le Ministère fédéral de l'Intérieur lors de la Grande coalition en 2005, Wolfgang Schäuble est devenu l'Homme de Fer d'Angela Merkel face à la crise financière.

Il n'est sans doute pas pour rien dans les décisions controversées, unilatérales mais spectaculaires de l'Allemagne pour la régulation financière, comme l'interdiction des ventes à découvert -- voir mon billet sur ce blog, en mai.


Le 27 août 2009, Wolfgang Schäuble participait à la cérémonie d'hommage à Adrien Zeller, ancien Président de la Région Alsace, à la cathédrale de Strasbourg où il prit la parole [à la minute 1 heure : 25 minutes] juste avant François Fillon.


8 commentaires:

  1. Derrière tout grand homme dit-on , il y a une femme.
    L'inverse doit être également, vrai ! :-)

    Bravo pour t'être arrêté sur ce "couple" car les choix de stratégie/politique économique en Europe vont être déterminants dans cette crizzzz. Et ce couple compte.

    Si Schäuble a une main de fer, on ne peut pas dire qu'elle soit des plus douces, celle d'Angela. D'ailleurs, elle l'a payé très cher aux dernières élections, me semble-t-il. Mais elle persiste et signe dans le fait d'appeler un chat, un chat, n'en déplaise : rigueur voire austérité jusqu'à nouvel ordre!

    C'est pour cela, qu'à de vrais problèmes (ou en tout cas considérés en tant que tels), ils (Angela et Wolfgang) tentent d'apporter de vrais solutions. A deux, peut être se sentent ils plus forts et courageux pour prendre des décisions plus radicales et peu populaires?
    Surement...

    Et qu'en est il du "couple" Sarkozy / Lagarde? Ki qu'a la main de fer et ki qu'a le gant de velours si tant est que ce soit la combinaison choisie ?

    En tout cas, il y tient à sa Christine, Nicolas! Contre vents et marées, il la garde ! :-)

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  2. Ces deux là (Angela et Wolfgang) sont pourtant loin d'être d'accord sur tout...

    Schäuble était favorable à la création d'un Fonds monétaire européen par exemple, pour protéger les pays européens dont la dette était attaquée.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fonds_monétaire_européen

    Merkel s'y est opposée en défendant le sacro-saint pacte de stabilité, allant même jusqu'à envisager des sanctions sur les droits de vote des pays européens. C'est elle qui a trainé les pieds pour venir en aide à la Grèce, pas Schäuble.

    Le mystère reste pour moi qu'avec des points de vue aussi contratsés, ils arrivent quand-même engager des réformes spectaculaires, comme l'interdiction des ventes à découvert par ex.

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  3. Ben ptet qu'ils tirent à pile ou face parfois :-)

    Dans tous les cas, quelque soit le moyen qui leur permette de trancher (la position de subordination de Wolfgang étant la plus visible), ces deux là semblent avancer en faisant des choix osés.

    Je me demande si ce n'est pas parce qu'ils réalisent EUX qu'on n'a plus le choix si on ne veut pas subir cette crizzz de plein fouet car à mon sens, on n'en a vu jusqu'à maintenant que les prémices, la dette publique continuant sur sa folle lancée.

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  4. au JT de 20 heures on a vu Nicolas racompagner Mr. SHAUBEL sur le péron de l'Elysé en haut des marches mais on a pas vu comment Mr. SHAUBEL a descendu les marches..... ils ont construit une rampe d'accès pour se conformer au regles d'acces des batiments publics????

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  5. La ministre de l'Economie et des Finances Christine Lagarde et son homologue allemand Wolfgang Schäuble, invité mercredi au Conseil des ministres, ont proposé une contribution commune "pour améliorer la gouvernance économique européenne".

    Ces propositions communes ont été formulées en vue des prochaines réunions du groupe de travail sur la gouvernance économique européenne présidé par Herman Van Rompuy, président de l'Union européenne.

    Les deux ministres ont présenté en Conseil des ministres une "communication commune sur la contribution franco-allemande au groupe Van Rompuy pour améliorer la gouvernance économique européenne et en particulier pour prévoir un meilleure programme conformément au pacte de stabilité et de croissance", a déclaré Mme Lagarde.

    "Nous avons débattu des questions de compétitivité en Europe", a-t-elle aussi indiqué.

    "C'était un très grand honneur et une grande joie d'être reçu aujourd'hui ici à Paris" et "de pouvoir participer au Conseil des ministres à l'invitation du président de la République", a déclaré M. Schäuble.

    "C'est un événement tout à fait remarquable qui est la réponse de la visite de Mme Lagarde à Berlin où elle a participé au Conseil des ministres allemand", a-t-il ajouté.

    Nicolas Sarkozy et la Chancelière allemande Angela Merkel avaient décidé en février lors d'un Conseil des ministres franco-allemand d'une participation régulière et réciproque d'un membre de leurs gouvernements.

    Christine Lagarde avait inauguré cette initiative en participant le 31 mars au Conseil des ministres allemand à Berlin.

    "Cette décision est excellente. Elle est de nature à faire que la France et l'Allemagne pourront coopérer plus étroitement encore à l'avenir et assumer pleinement leurs responsabilités communes pour l'Europe", a estimé M. Schäuble.

    Mme Lagarde s'est félicité que "pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, un ministre étranger a participé à toutes nos délibérations". Le ministre allemand s'est également exprimé au début du Conseil, a-t-elle précisé.

    Voir sur France 24
    .

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  6. @ 1cognita :

    En même temps, je crains que dans l'esprit de Nicolas et Christine, seuls certains aspects de la politique budgétaire allemande soient bons à prendre...

    Hausse de la TVA pour tout le monde à la rentrée, comme l'ont fait Angela et Wolfgang il y a quelques mois ? ... pour ne citer que cet exemple, en oubliant au passage que l'impôt allemand sur le revenu est bien plus redistributif qu'il ne l'est en France et qu'il n'y a pas de "bouclier fiscal" en Allemagne, contrairement à ce que nous assène Sarkozy !

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  7. Nicolas Sarkozy a appelé l'Allemagne au secours de sa politique économique et fiscale, mercredi 21 juillet. Alors que le ministre des finances Wolfgang Schäuble participait au conseil des ministres français, le chef de l'Etat a proposé qu'"un état des lieux des systèmes fiscaux français et allemandsoit réalisé". "La convergence de nos systèmes fiscaux est un élément essentiel de notre intégration économique", a déclaré M. Sarkozy. Côté français, la cour des comptes pourrait être chargée de cet audit.

    L'intention du chef de l'Etat est claire : il faut se rapprocher de l'Allemagne, donc réduire le poids de la dépense publique et ne pas augmenter les impôts. Le taux de prélèvements obligatoires était de 42,8 % en France en 2008 et de 39,5 % en Allemagne. L'écart sur les dépenses de l'Etat est encore plus grand: 55,6 % pour Paris et 47,6 % pour Berlin en 2009.

    M. Sarkozy réaffirme le credo de sa campagne présidentielle de 2007, lorsqu'il avait promis de réduire de quatre points les taux de prélèvements obligatoires en France sur dix ans et de "rendre 67 milliards d'euros aux Français".

    L'Allemagne est un bon modèle pour vanter la politique du chef de l'Etat. Lors de son élection en 2005, Angela Merkel a augmenté de trois points la TVA, pour financer la protection sociale. M. Sarkozy avait envisagé d'instaurer une TVA sociale, mais le projet avait dû être abandonné entre les deux tours des législatives de 2007. Oubliée pendant la crise – pour pas pénaliser la consommation –, l'idée pourrait ressurgir. L'ancien premier ministre Alain Juppé comme Alain Minc, proche de M.Sarkozy prônent une hausse généralisée de la TVA en Europe.

    En contrepartie, Berlin soumet ses citoyens à un lourd impôt sur le revenu et à un quotient familial limité. En France, l'impôt sur le revenu est faible, mais il serait plus comparable à celui pratiqué outre-Rhin si l'on y incluait la CSG.

    Second axe, le bouclier fiscal. M. Sarkozy invoque sans cesse la décision des socialistes allemands qui auraient constitutionnalisé l'impossibilité de verser plus de 50 % de son revenu au fisc. Il s'agit d'une décision de juin1995 de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe qui conduisit Helmut Kohl à supprimer l'impôt sur la fortune (ISF). Les juges sont revenus, depuis, sur cette "impossibilité" (verser plus de 50 % de ses revenus en impôts n'est pas un droit). Mais nul n'a demandé de rétablir l'ISF.
    (...)

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  8. (...)
    Enfin, l'Allemagne s'est efforcée d'alléger les coûts pesant sur le travail et fait tout pour ne pas pénaliser ses entreprises exportatrices. Nicolas Sarkozy, lui, a supprimé la taxe professionnelle. La taxation des entreprises y est sans doute comparable.

    RENFORCER "LE GOUVERNEMENT ÉCONOMIQUE DE L'EUROPE"

    Paris et Berlin ont par ailleurs présenté des recommandations communes visant au "renforcement du gouvernement économique de l'Europe", pour éviter une nouvelle crise comme celle survenue en Grèce, qui a menacé l'euro.

    Plaidant pour plus de coordination et de surveillance des politiques budgétaires et économiques en amont et plus de sanctions plus rapidement en aval, c'est-à-dire en cas de dérapage des finances publiques, les deux capitales ont rédigé une quinzaine de propositions. La France et l'Allemagne plaident pour la mise en place d'un calendrier imposant, durant le premier semestre de l'année N, un certain nombre d'échanges entre les Etats et les instances européennes, pour l'élaboration du budget de l'année N +1.

    Les deux capitales demandent l'adoption par les Etats d'une "règle d'équilibre" des finances publiques – fixation dans la loi d'une trajectoire de retour à l'équilibre – comme celle mise en place en Allemagne ou celle préconisée, en France, par le groupe de travail dirigé par Michel Camdessus, l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI).

    Les deux pays suggèrent l'"accélération des sanctions pour les pays en déficit excessif récidivistes", ainsi que la "suspension des droits de vote pour les pays qui enfreignent le pacte de stabilité de façon répétitive et grave". Pour les pays "qui n'assainissent pas assez vite leurs finances publiques", il conviendrait de mettre en place une "obligation de dépôt portant intérêts". Le montant de ce dépôt n'est pas précisé à ce stade.

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