mardi 9 septembre 2008

Drapeau orange sur la plage du Dramont

Le ciel était clair, le vent était fort, la mer agitée et superbe, sur la plage du Dramont, pour la clôture de l'université d'été du MoDem, dimanche après-midi.

Dès la fin du discours de François Bayrou, j'ai tourné les talons pour échapper au fracas de la nuée de photographes qui s'abattait sur la scène. Une sorte de refus de passer du statut de participant à celui de spectateur. Les journaux du lendemain seront pleins de ces clichés attendus : François, Marielle, Jean-Luc, Jacqueline, Jean... comme ils s'aiment ! Tiens, mais où est passé Corinne ?

Sorti du chapiteau et de son vacarme, je descendais vers la plage du Dramont, une plage historique du débarquement, en contrebas -- ou plage de l'Île d'Or, pour les tintinophiles -- le récif et la ruine au large auraient inspiré Hergé...

Sur la plage, le drapeau orange était levé. Faut dire que la fin du discours de Bayrou m'avait semblé plutôt hardie. François, avant de rassembler la future majorité présidentielle, faudrait d'abord penser à rassembler tes troupes... Et vu de mon poste d'observation, à Strasbourg (Bas-Rhin), c'est pas encore gagné !

Flashback rapide sur les moments forts de l'UE 2008, alors que s'apaisent les clameurs du chapiteau. Jean-François Kahn et son goût inné pour le déshabillage des idées. Droite, gauche ? Non ! Juste ou injuste ? Efficace ou pas efficace ? Ça va faire 20 ans qu'on entend sa petite musique mais je reste fasciné par son goût du paradoxe et par ses démonstrations, toujours plus incisives et convaincantes. Jean Peyrelevade déclarant sa flamme écolo-compatible à Jean-Luc Bennahmias. Ouf ! Corinne Lepage, pragmatique, pleine d'énergie et de bonne volonté mais pas au point de pousser les murs de la salle Sirocco, deux fois trop petite pour accueillir les petites mains de ses commissions.

Et puis, la soirée trop courte avec Fred Vargas au théâtre de verdure, le roman policier comme miroir de nos sociétés. Tu écris de vrai-de-vrais roman-romans, Fred. Me suis souvent demandé si les auteurs de polars n'étaient pas d'abord des journalistes, de véritables journalistes, pas des faiseurs d'audience... Et la spontanéité inattendue, la sincérité inouïe de Patrick Roger, journaliste au Monde, lors du débat avec Daniel Schneidermann sur les médias et la démocratie.

Le To be, or not to be de François... Mot d'ordre, sommation ? On en est là : les Européens doivent choisir entre exister ou pas. Trouver les mots justes pour dire les choses. Sacré défi, sacré programme, pour ces Européennes !

Voilà, l'Université de rentrée du MoDem s'achève et je n'aurai pas posté grand chose ici... Désolé, le seul cybercafé du 'village' était réservé aux élus ! À quand, enfin, l'abolition des privilèges ?

Au bout de la plage, juste au pied du sémaphore, il y a le Repaire des Pirates, en face de l'Île d'Or. Deux ou trois tablées de journalistes, caméras au pied, y préparaient leurs papiers, leurs sujets, entre une salade et un sandwich, en ligne avec leurs rédactions parisiennes. Curieusement, pas beaucoup de militants dans cet endroit superbe, fort agréable.

Vers 15 heures, les avions du retour s'annonçaient, le Repaire de Pirates se vidait. Retour au calme. J'en ai profité pour rédiger ce qu'on appelle une 'profession de foi' me semble-t-il. Dès mon retour à Strasbourg, elle sera mise au propre et téléchargeable ici.
.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire